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I'll burn you ▬ Sanae

@ Margo Beaumont

Margo Beaumont
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Dim 8 Jan - 19:11
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Sanae ft. Margo



 
Il lui avait fallu prendre sur elle pour ne pas courir dans les rues, garder son air impassible de connasse mal aimable, de bonne gardienne à la  botte du gouvernement.
Gardien de la paix.
Gardienne de la guerre.
Margo déteste donner des coups de karcher dans les rues. Elle se prend pour un être supérieur avec coller sur son badge, le droit de liberté ou d’emprisonnement. De vie ou de mort. Elle nettoie Londres des nés-moldus qui oseraient trainer dans les quartiers sorciers, elle contrôle les papiers d’identités dont une partie a été falsifiés par la résistance mais Margo ne dit rien. La résistance, c’est elle aussi mais ça personne ne le sait. Elle joue son rôle de tyran à la perfection, n’hésites pas à mettre des rapports sur certains noms pour ramener sa jolie liste au Ministère en fin de journée. Elle n’a pas le choix, il lui faut bien sacrifier quelques têtes pour en laisser passer d’autres sous l’œil et le nez de ce gouvernement avec son format 4ème Reich.

C’est aussi grâce à ce job qu’elle se contente de marcher d’un pas vif et nerveux comme on connait chez Margo Beaumont. D’ailleurs, elle n’a pas toujours été « Margo Beaumont ». Gillian Cooper avait été effacée des fichiers, sa famille transférée aux US sous une autre identité qu’elle ne connaissait pas. La seule trace des Cooper qui subsistait était une pierre tombale au Ely Cimetery au nom de « Eugène Cooper † 1990 – 2011 ».

Margo traversa le Londres sorciers, ses vêtements de civils sur le dos et enfin parvient à la vieille porte cachée dans le fond d’une impasse. Elle l’ouvre, tombe sur un couloir qui pue la moisissure, passe par une autre porte pour un autre couloir aux odeurs cette fois de chèvres et de paille pour enfin déboucher sur un long corridor, puis une première salle qui ressemble à la cale rouillée d’un bateau. La sorcière est arrivée au quartier général de la Garde de Myrddin, l’effervescence se faisait entendre dans un brouhaha irritant. Beaumont n’y prêta pas de cas et monta sur le pont bardé de plusieurs trappes. Dissimulée dans un port paumé d’Angleterre, le bateau n’était visible et trouvable pour personne. Le secteur se voulait terriblement hanter, héritier d’histoires sanglantes et plus glaçantes que les autres. De quoi dissuader les plus aventureux. Chacune trappe donnait magiquement sur des secteurs. Elle passa par celle de la cellule de recherche et la cacophonie couvre aussitôt les battements fous de son cœur.

Niall est au milieu de cette fourmilière, la gueule froissée, les cheveux en pétard et des cernes en forme de tranchée. Personne ne saurait dire depuis combien de temps leur général n’avait pas dormi. Autour de lui, ses agents s’agitent, partagent des informations, s’alarment, cherchent. Margo ne salut pas les siens, elle n’en a pas le temps. Si le renseignement qu’elle avait récolté à force de patience et d’oreilles qui traînent s’avérait juste… Alors la Garde allait faire un bond en avant dans cette guerre qui ne demandait aucune pitié.

Le général mais aussi ami de la jeune femme se tourne vers elle, comprend très vite que son air pressé ne s’emmerdera pas de politesses.

« J’ai une info, du lourd. »

De contrôles en contrôles, de rumeurs en rumeurs, Margo a entendu le nom d’une famille de né-moldu sur la sellette. Comme beaucoup d’autre, en réalité. Quel que soit le scénario, Beaumont aurait fait en sorte qu’on leur sauve les miches pour les planquer dans un pays étranger mais cette fois, une autre donnée s’ajoutait à l’équation.

« La famille Welber-Bridge va se faire coincer demain soir par une de leurs équipes. » Les yeux de Beaumont brillaient d’une excitation non dissimulée. « Elle sera là, Niall. Cette salope dirigera les opérations. »

ø

Sanae Tanaka.
La pire des pourritures que la Terre eut engendrée. La pire race qui puisse exister.

La grande brune aux traits fins semait derrière elle un chaos sans nom depuis des années. La Garde traquait son existence, sa trace, l’avait manqué à plusieurs reprises. Sanae était comme la brise ou le torrent : impossible à saisir. Trop puissante pour être dompter, contrôler ou enfermer. Niall en avait fait une obsession puis une mission presque personnelle. Margo l’avait suivi les yeux fermés.

Son obsession pour Logan Rivers revenait en boucle et souvent ils avaient cherché comment se jouer de cet élément pour en faire un piège. Jusqu’ici, personne n’avait eu l’audace de proposer un plan qui, dans tous les cas, aurait été suicidaire. Sanae n’était pas une ennemie lambda. Son nom faisait trembler les couloirs de la Garde comme du Ministère, ferait chialer par les rumeurs de ses missions et de son inhumanité. La Résistance en avait fait les frais avec des êtres humains sous Impero que la sorcière avait disséminé dans tous Londres. L’une de leur escouade était parvenue à remonter l’un d’eux pour l’interroger.

Aucun d’eux n’était revenu.
La victime s’était mise à cracher du sang sur le visage de chacun d’eux. Un sang empoisonné qui les avait emportés tour à tour, y compris le futur prisonnier non sans avoir délivrer un message. Puis d’autres encore. Plusieurs victimes, plusieurs messages, mais toujours pas de Sanae Tanaka entre leurs mains. Seulement, la Garde n’était pas en reste concernant la ruse.
Ils avaient fini par désensorceler certains kamikazes et sont même parvenu à obtenir des informations cruciales. La recherche de Logan en tête de liste, puis la mission ignoble de punir les lignées de sang-purs par un mélange de sang. Tout pour asseoir leur suprématie gerbante.

Margo s’était chargée de lui répondre.
Grâce aux victimes interrogées, la Garde avait pu obtenir des noms de certains sbires, notamment ceux plus proches de Sanae Tanaka. Son grand coup d’éclat avec été Barnett. Sans compter les autres qui s’étaient fait sauter la gueule dans une réunion ou auprès d’autres Supérieurs. La technique pouvait paraitre barbare mais il y avait bien longtemps que ni Margo, ni la Garde ne rougissait ou n’hésitait. Ils étaient en temps de guerre. Il ne leur était plus permit d’être pacifiste.  Le message avait été provocateur et très révélateur sur leur puissance à eux.

Vous aurez plus de morts que d’informations.

Et Margo n’avait pas fini de la provoquer et de lui faire entendre à quel point la Garde s’apprêtait à riposter dès que l’occasion s’y prêterait. Ce jour était peut-être enfin arrivé.


ø


Planquée, l’escouade patientait. Dispatchés à plusieurs coins clés du lieu, les membres de la Garde de Myrddin étaient invisibles pour le monde. Logée en haut d’un arbre, vêtu de fringues magiques de camouflage, Margo patientait. Le feu de l’excitation bouillait dans ses veines. Elle n’attendait qu’une chose : faire face à Tanaka et l’exterminer si possible. Ou, en tout cas, faire d’elle une prisonnière. Les chances d’y parvenir étaient minces, Beaumont en avait parfaitement conscience, mais elle prenait un plaisir jouissif de l’imaginer.

Le combat qui les attendait serait sans pitié. Ses muscles tendus et les sens aiguisés étaient prêts à en découdre, d’aller droit vers l’affrontement. La famille des Welber-Bridge a déjà été mise en sûreté, il ne restait plus qu’à attendre l’ennemi.

La soirée avait débutée depuis peu et le soleil conservait encore une couleur orangé de fin de journée. Le crépuscule se couchait sur les heures, soulevait un léger vent frais. Les odeurs étaient multiples, les bruits discrets. Près de la maison aux fenêtres allumées des Welber-Bridge trônait des jouets d’enfants, une voiture d’occasion, des fleurs qui ne tarderont pas à crever d’avoir été abandonnées si brusquement.
L’esprit de Margo, habituée aux combats et au terrain, se focalisait déjà entièrement sur l’environnement. Elle avait repérée les moyens de fuite, les obstacles où se cacher le temps de récupérer, les pièges qui pourraient être posés pour affaiblir l’ennemi en plus de ceux qui se trouvaient déjà un peu partout sur le terrain.

Le sang-froid, baguette en main, Beaumont se tenait prête.

Le claque lointain d’un transplanage lui arracha un sourire excité.
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@ Sanae H. Tanaka

Sanae H. Tanaka
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Lun 10 Avr - 19:06
Décembre 2016 – Aberdeen, Ecosse.



Balgownie Bridge était bien plus joli l’hiver que l’été. Un constat qui n’était pas partagé de tous mais qui chez la sorcière ne faisait aucun doute. Elle préférait observer les reflets du soleil sur la surface glacée de la rivière de Don que de voir le scintillement du jour sur les ondes tranquilles et chaudes pendant un été trop touristique. En pleine saison, l’endroit était bondé de monde et il n’y avait pas un seul coin pour être tranquille. Les touristes n’arrangeaient jamais ses affaires et il devenait alors compliqué d’être discret. Or, l’hiver permettait les rendez-vous secrets qu’elle affectionnait, comme aujourd’hui. En haut du pont, Sanae attendait depuis plusieurs minutes une de ses plus fidèles informatrices. Ses bras accoudés au rebord en pierre froide sur laquelle s’était invitée la neige, elle se penchait pour regarder les étendues blanches qui entouraient la rivière. Les arbres étaient nus, frêles, et le soleil levant peinait à faire fondre la poudreuse amoncelée tout autour. Fort heureusement, cette journée échappait au vent glacial et aux intempéries qu’on connaissait si bien en Ecosse.

La sorcière regarda sa montre. Il était à peine 8h du matin. La femme qu’elle attendait était matinale et elles se donnaient toujours rendez-vous dans les environs. Parfois, son informatrice demeurait sur un banc et jetait des morceaux de pain à des canards ; d’autres fois, elle l’apercevait droite comme un i entre quelques arbres, loin des silhouettes d’enfants et de parents venus s’étendre sur l’herbe ou s’asseoir sur les vieux murets. Ce matin-là, comme toujours lorsqu’il n’y avait personne à l’horizon, les deux sorcières se retrouvaient en haut du pont, avec une vue imprenable sur le reste de la ville à l’architecture moyenâgeuse. Sanae avait attaché ses cheveux en une longue tresse qui disparaissait derrière sa nuque pour revenir sur son épaule. Une lourde veste rouge, rembourrée sur le col et la capuche dans un pelage sombre la soulageait du froid écossais. Tout était si calme qu’elle se fit la réflexion qu’elle reviendrait s’isoler ici durant les prochaines semaines quand l’agitation de Londres l’épuiserait trop. Elle se disait ça tous les ans. Mais les prérogatives la rattrapaient toujours.

D’un pas lent et lourd, une vieille femme s’avançait sur le pont. Sa canne s’enfonçait dans la neige et ses bottes fourrées venaient imiter le chemin que Sanae avait pris. Cette dernière la vit arriver du coin de l’oeil mais ne se tourna pas vers elle. Elle connaissait cette silhouette par coeur désormais. Une petite femme, penchée en avant comme si son corps formait toujours une courbe, la tête basse et les vêtements trop amples et trop épais, un châle brun recouvrant sa tête pour ne laisser voir qu’un visage ridé et affaissé. Mais au milieu de ces traits vieillis, il y avait deux orbes bleutées qui perçaient l’âme. Elle arriva à sa hauteur et posa ses deux mains sur l’arrondi de sa canne, son regard allant dans la même direction que la jeune sorcière.

Elles ne se saluèrent pas.

— Vous êtes en retard
, dit Sanae.
— Vous ravalerez vos paroles une fois que vous aurez mon âge, maugréa la vieille femme.
Sanae eut un sourire en coin.
— Qu’avez-vous pour moi ?
— J’ai l’emplacement d’une famille de nés-moldus, les Welber-Bridge. Mon petit doigt m’a dit qu’ils comptaient embarquer pour le Canada dans trois jours. Vous devrez faire vite.
— Combien de personnes ?
— Cinq. Les parents, moldus, deux enfants, dont un sorcier, et un oncle, sorcier également.
Sanae acquiesça, les mains dans les poches de sa veste rouge. Son regard ne quittait pas la ligne de la rivière qui se faisait plus fine au loin.
—  Où ?
— Au nord de l’Ecosse, un peu en retrait de la ville de Kirkwall dans l’archipel des Orcades. Ils attendent l’arrivée de la cinquième personne pour pouvoir prendre le premier bateau.
La sorcière brune tira de sa poche une bourse remplie de gallions. Elle la posa sur le muret bordant le pont et la bourse s’enfonça dans la neige.
— La Cause vous remercie de vos loyaux services.








†††



Il ne fallut pas plus d’une journée pour réunir toutes les informations sur les Welber-Bridge. La famille avait fui les abords de Londres où leur existence se faisait dangereuse et avait atteint l’île écossaise sous le radar du gouvernement. Ils devaient avoir fait appel aux services de passeurs qui aidaient les nés-moldus et les sangs-mêlés non-régularisés à se cacher, moyennement un petit pactole pour s’enrichir. Les Supérieurs avaient estimé que ces passeurs s’étaient multipliés au fil des années et que leurs agissements devaient être reliés à la Garde, d’une manière ou d’une autre. Sanae était sceptique face à cette théorie. Elle voyait mal la Garde faire affaire avec des gens qui pouvaient être achetés. Or, les passeurs plaçaient le profit avant même tout instinct de survie ; ils n’aidaient pas les familles par générosité mais par cupidité. Les Gardiens étaient peut-être nombreux mais ils savaient qu’ils ne pourraient jamais rivaliser avec les sommes proposées par le gouvernement. L’année dernière, les Supérieurs avaient capturé et interrogé douze passeurs ; tous avaient plié sous la torture ou avaient accepté d’être rémunérés pour piéger des nés-moldus. Aucun n’était affilié à la Garde.

Il était bien plus facile qu’on ne le pensait de se ranger du côté des Supérieurs. Ils payaient plus que n’importe qui, mais surtout, ils déclenchaient une terreur qui tuait dans l’oeuf tout espoir de rébellion. Si la Garde existait, c’était parce qu’elle avait en son sein des profils qui faisaient passer la morale avant la survie. Ils n’étaient pas redoutables parce qu’ils avaient trouvé les moyens de leur barrer la route, mais parce qu’ils entretenaient le feu de l’insurrection. Ils se pensaient du côté du Bien, se croyaient chevaliers, défenseurs des droits, protecteurs des faibles. Il n’y avait pas plus redoutable que la croyance. Elle dépassait la peur, enterrait les doutes. La croyance était clair, immuable, essentielle à l’âme des Hommes qui cherchaient des réponses et tentaient de donner un sens à l’injustice et à la cruauté de la vie.

En somme, il n’y avait pas plus dangereux que les croyants.
Ils ne pouvaient pas être achetés. Ils ne pouvaient pas être persuadés.
Ils ne pouvaient qu’être tués au combat.

Et c’était très exactement leur destinée. Car quelle autre fin pour quelqu’un qui a la foi ? Il n’y avait que deux options : être déçu dans sa croyance, la voir s’éteindre et comprendre qu’elle était erronée ; ou mourir pour la garder intacte. Un Homme aimait mieux mourir pour sa croyance qu’admettre qu’elle était fausse.

Cette guerre était une guerre de croyances. Sanae ne se faisait aucune illusion sur le sujet. Elle était elle-même du côté de croyants acharnés qui depuis des générations entretenaient l’idée que la pureté du sang donnait à son hôte une supériorité sur des sangs inférieurs. Elle ne partageait pas cette croyance. A vrai dire, la sorcière ne croyait en rien si ce n’est la loi du plus fort. Hisaé lui avait transmis bien des préceptes, l’avait éduquée dans les traditions sangs-pures mais la jeune femme n’avait jamais été aveuglée par la foi du sang. Elle savait, bien mieux que personne, que ceux qui détenaient le pouvoir, le vrai pouvoir, avaient germé sur la Terre grâce à une seule graine : la douleur. Qu’elle soit nourrie par la cruauté, l’indifférence, ou la solitude, cette douleur-là engendrait des soldats plus féroces que ce que le sang pouvait créer. Elle était mère de tous les mages de ce monde, nourricière de tous les estropiés de l’âme qui finissaient par vouloir gober toute source de puissance.

Sanae était de ceux-là.

Il n’y avait aucune croyance plus forte qu’un fait établi avant même l’existence de l’Homme : les forts écrasaient les faibles. Ainsi allait le monde… Et elle serait un jour Impératrice des forts, Destructrice des faibles. Elle détiendrait seule le pouvoir et sa puissance n’aurait de comparaison que dans les livres d’Histoire. S’il fallait se ranger du côté d’une croyance qui arrangeait ses ambitions, elle comptait bien l’entretenir, la faire brûler plus haut que celle de ces Chevaliers masqués.


Quand elle arriva sur les lieux, l’équipe était déjà là. Ils étaient une dizaine en tout, éparpillés dans un petit bois près de la maison des Welber-Bridge. La nuit était tombée et la pénombre couvrait les silhouettes des Supérieurs. La neige, elle, tapissait les environs mais n’était pas assez profonde pour embourber leurs pas. La sorcière avait laissé sa veste rouge au placard. Cette nuit, elle s’était vêtue de noir. Ses vêtements lui collaient au corps, ensorcelés pour lui tenir chauds. Par-dessus, un tissu ample entourait sa taille, passait sur son épaule et venait barrer sa poitrine pour pendre à sa cuisse en un pan lâche coupé seulement par une ceinture. Il y avait un drapé à la fois élégant et guerrier dans cette tenue. Ses bottes remontaient à ses genoux et faisaient craquer la neige alors qu’elle s’avançait vers le groupe.

Huggins, le Général rafleur, maugréait à voix basse auprès de ses soldats qu’ils n’avaient pas besoin du Général Simmour et de ses activistes. Ce dernier prenait les choses plus posément. Sanae n’en fut pas étonnée; elle lui connaissait un caractère plus fin et moins impulsif que celui de Huggins. En enfilant ses gants noirs jusqu’à ses coudes, la sorcière se posta aux côtés de Simmour.

— Les sentinelles sont revenues?
chuchota-t-elle.
Elle sentit qu’il la scrutait dans la pénombre, détaillant sa longue tresse qui pendait sur son épaule et les quelques mèches qui encadraient son visage. Il secoua la tête.
— Non, pas encore. Tu sais que tu n'es pas tenue de venir?
Elle ne le regarda pas. Ses prunelles sombres allaient au-delà des troncs nus des arbres, là où sur une petite colline se trouvait la maison des Welber-Bridge. Évidemment qu’elle n’avait pas l’obligation d’être là, ni même l’intérêt si l’on ne considérait que leur cible. Cette famille ne l’intéressait pas vraiment.
— Je suis là pour les mêmes raisons que toi, lui dit-elle.

Les activistes ne se déplaçaient pas avec les rafleurs par simple besoin de coopération. Ils étaient là pour s’assurer que les Chevaliers blancs ne contrarient pas l’arrestation des Welber-Bridge et Sanae avait bien l’intention d’être là s’ils se présentaient.

Simmour soupira et un de ses hommes mit un terme à leur conversation. Une des sentinelles étaient revenues pour donner le feu vert. Les rafleurs transplanèrent les premiers, suivis des activistes qui se dispersèrent autour de la maison. Sanae resta en retrait, remontant sa capuche sur son crâne. Leurs pas pressaient et creusaient la neige. Elle laissa les rafleurs entrer et faire leur travail. En attendant, elle resta devant la maison, à scruter les alentours. Il y avait de fortes chances pour que leurs ennemis ne soient pas là ce soir et si c’était le cas, il faudrait certainement s’en féliciter. Cela voudrait dire que les Supérieurs avaient eu l’information avant eux, et qu’ils gardaient une longueur d’avance. Mais s’ils prenaient autant de précaution, c’était parce que la Résistance leur mettait de plus en plus de bâtons dans les roues. Barnett n’était que le dernier en date, mais il y en avait eu d’autres. Entre des messages provocateurs, des kamikazes et des vols de plus en plus élaborés, ils se montraient audacieux. Chaque victoire les rendait plus confiants. Pire, ils devenaient arrogants.

Dans ce lot d’ennemis indistincts, Sanae sentait qu’il y avait un résistant qui la talonnait de près. Plusieurs fois, elle avait été visée personnellement, les messages lui étant destinés à elle et non à son organisation. Qui donc se pensait à la hauteur pour la capturer, elle? Qui se croyait assez fort pour la faire tomber? Ses yeux étrécis fixés sur les bois alentours, Sanae se demanda si cette personne si cette personne existait vraiment et si elle avait aussi hâte de la rencontrer.

— Ils se sont taillés, grogna Huggins en sortant de la maison.
Sanae se retourna, les sourcils froncés, et ne tarda pas à entrer. Dans le salon, tout avait été abandonné. Les photos, les vestes sur le porte-manteau, les chaussures dans l’entrée. La sorcière analysait le mobilier, cherchait un indice sur ce qui avait bien pu se passer. Il n’y avait pas de signe de violence, ni d’effraction. Ils n’étaient simplement plus là…
— Vous pensez que l’oncle est arrivé plus tôt que prévu? lui dit Huggins.

Sanae contourna le comptoir de la cuisine et se rapprocha de la gazinière sur laquelle reposait une casserole pleine de lait. A la surface, une couche plus épaisse stagnait. La sorcière y plongea son doigt. Bien qu’on ait pris la peine d’éteindre le gaz avant de partir précipitamment, le lait était encore tiède.

Elle se tourna vers Huggins pour lui répondre quand un cri d’alerte retentit à l’extérieur et qu’un sortilège ne traverse le salon. Ils se mirent immédiatement à couvert. Un pan de mur s’était écroulé et une épaisse poussière brouilla l’air. Un des rafleurs s’était pris le sort de plein fouet. Son corps s’était écrasé contre le mur d’en face qui s’était fendu, et une poutre avait pris feu. Déjà, les activistes tentaient de protéger le périmètre et les rafleurs sortaient pour se joindre au combat. Huggins vociférait des ordres à ses soldats. L’on entendit plus que les sortilèges fuser, les cris se répondre et les corps s’écrouler avant de repartir, plus chancelants, dans la neige.

Dans le chaos, Sanae s’était relevée lentement dans la maison prise d’assauts. Un sourire ornait ses lèvres roses. Sa baguette glissa entre ses doigts et elle sortit à travers le brouillard de poussière et de fumée. Au loin, Simmour se battait contre deux résistants masqués particulièrement virulents. Avant même de s’élancer, la sorcière dessina de la pointe de sa baguette des mouvements fluides dans l’air et jeta un sortilège qui scia la jambe de l’ennemi. Un premier pas sanglant dans la bataille.

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Margo Beaumont
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Dim 2 Juil - 12:43
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La Résistance avait regardé l'ennemi se déployer. Quel que soit  l'issu de ce combat, ils auraient tous la satisfaction de les avoir looser comme des bleus. Après des années à se faire humilier, la Résistance répliquait enfin avec des moyens à la hauteur des enjeux.
Malgré la nuit, la neige reflétait les faibles éclats et projetait les ombres de l’ennemi sur la couche immaculé. Du haut de son arbre, Margo scrutait les silhouettes murmurantes en déplacement. Son cœur sauta dans sa poitrine brûlante.

Sanae Tanaka était là, comme voulu et prévu. De sa place, elle ne vit que brièvement son visage et la forme d'un corps qu'elle savait agile et fluide. Ses yeux bleus parcouraient l'assemblée de fanatiques et Margo patienta, le feu aux veines, qu'ils se rassemblent dans et autour de la baraque. La Résistance était prête à les prendre à revers et au piège dans cette maison vide.

Le temps s'égrenait avec une lenteur effroyable. Le froid était mordant malgré leurs fringues adaptées et rester statique n'aidait en rien. Pourtant, aucun des résistants ne bougeaient. Les enjeux étaient trop importants pour commettre la moindre erreur. Niall avait été clair ; Il voulait Tanaka vivante, sa mort ne devait survenir qu'en tout dernier recours. Margo comprenait l'obsession de son ami au sujet de cette femme, mais tout en elle – surtout son instinct guerrier – lui soufflait de ne jamais laisser Sanae vivante car si cette dernière devait s'en sortir de n'importe quelle façon, ils en paieraient cher le prix.
La blonde fronça les sourcils. Elle crut entendre une voix rageuse provenant de l'homme qui venait de sortir de la maison. La silhouette de Tanaka se tenait là, de dos et pénétra à son tour dans la bâtisse vide. Un sourire barra son visage, planqué derrière son masque. La satisfaction lui provoqua un sentiment d'allégresse, mais surtout, il était temps d'intervenir.

D'un même élan, la Résistance se mit en mouvement. Ils avaient l'avantage de la surprise.

Le chaos se déclencha en un battement de cil. Margo, du haut de son arbre et toujours dissimulée aussi bien par la neige que par sa tenue, visait avec une justesse mortelle les corps ennemis. Ses alliées, eux, harcelaient la Cause de multiples sortilèges sans aucune forme de pitié. Les cris retentirent dans toute la campagne environnante et déjà, la neige se maculait de bois éclaté, de sang et de poussière. Elle se retournait sous les pas saccadés des combattants autant que sous les chutes des corps soit morts, assommés ou mortellement blessés.
De sa place, Margo tenta de faire abstraction des hurlements de douleur. Son esprit était militaire et faisait parfaitement la distinction. L'humain reprendrait le pas plus tard, si elle survivait.

Elle et plusieurs autres tireurs d'élite envoyait des sortilèges létaux ou paralysants sur les formes noires à visage découvert. Margo fit mouche à chaque fois. Une épaule, une nuque, un cœur. Elle prenait le temps de viser, de bloquer sa respiration et tirait avec une justesse qui lui était propre. Un don qui lui était donné de viser aussi bien même avec une visibilité aussi réduite. Elle avait cet instinct hors du commun pour ce genre de chose. Elle savait à quel moment tirer, où, et comment le vent pouvait compromettre ou aider la trajectoire de ses balles ou de ses sortilèges.

La sorcière s'apprêtait à abattre l'un des ennemis aux gestes virulents mais fut arrêtés par une silhouette qui sortit de l'épais brouillard de poussière. Sous l'éclat des sortilèges, le visage long de Tanaka lui apparut. Cette dernière fut vive comme la mort lorsque d'un geste aussi habile qu'expert, elle sectionna la jambe de Gildas, un résistant, qui hurla de douleur. Un jet de sang furieux gicla sur la neige boueuse. Le cœur de Margo se comprima de fureur. C'était l'occasion ou jamais.  
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Lancé du Destin :

1 – 3 – 5 : Beaumont vise Sanae. Son sortilège fuse sans droit dans le tête pour l'assommer mais un des pièges de la résistance s'active sous le pas d'un ennemi. Ce dernier explose et ses morceaux de chairs dévient le sort.

2 – 4 – 6 : Beaumont vise Sanae et alors que le sortilège fuse pour assommer cette dernière, Tanaka est bousculé par un corps non identifié. Elle n'est pas assommé, cependant le sortilège l'atteint malgré tout mais ne fait que lui entailler l'épaule.
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@ Sanae H. Tanaka

Sanae H. Tanaka
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Mer 24 Jan - 20:47
Le sang giclait et zébrait la neige. L’homme tomba, mais il n’était rien de plus qu’un corps sans importance. Dans l’obscurité, le sang prenait une couleur plus sombre, se mélangeant à une neige piétinée et transformée en boue. Les Chevaliers aux bons cœurs, eux, auraient droit à la même transformation. C’était presque une libération de les voir là. Des orteils jusqu’au sommet du crâne, Sanae Tanaka sentait l’euphorie la gagner. Elle aurait été déçue de ne pas se confronter à leurs bras armés ce soir, et serait rentrée frustrée à Londres sans avoir rien pour calmer ses nerfs toujours à vifs.

Au bout de ses doigts, comme une extension de son bras, la baguette de la sorcière frémit de la même impatience que sa maîtresse. Un sourire déformé par l’appétit du combat étira ses lèvres. Au milieu du chaos qu’était devenu le pourtour de la maison, les corps tombaient, roulaient, s’écrasaient, et parfois se relevaient pour distribuer de nouveaux coups. Le feu qui grignotait la bâtisse avait créé une fumée qui se mêlait à la brume humide et basse ; on distinguait difficilement à plus de quelques mètres devant soi, ce qui ne donnait l’avantage à personne. Pourtant, la sorcière adorait cette odeur de brûlé, de sang et de glace. La vibration des corps en mouvement et des esprits saturés par l’adrénaline était à l’unisson avec ses propres besoins.

Dans toutes les directions, des jets de lumières vertes et rouges se croisaient pour fendre l’air en éblouissant la neige souillée et les visages déformés par la rage. Si l’on tendait l’oreille, on pouvait entendre les respirations saccadées par l’effort, les grognements de douleurs, les cris de surprise, et les insultes distribuées entre des dents serrées. Il y avait tout à aimer de ce chaos, tout à y désirer, mais si Sanae ressentait la fièvre du combat, elle gardait néanmoins un esprit clair. Hors de question de perdre son objectif de vue, car elle était sûre qu’au milieu de la brume et des lumières éphémères des sortilèges, l’ennemi avec lequel elle s’affrontait indirectement se tenait là.

Des mois qu’elle échangeait des messages par victimes interposées, à ressentir derrière elle le fumet singulier d’une menace…Parmi ces visages masqués, elle savait qu’un des rebelles devait être ici spécialement pour elle, autant qu’elle était ici pour l’affronter. Ils devaient simplement se rencontrer.

A peine le corps de l’homme à terre qu’un flash lumineux jaillit droit sur la sorcière. Elle eut le temps de voir son éclat, brillant et intense, et d’esquisser un mouvement de baguette mais pas assez pour se protéger. Ce fut par les mouvements désordonnés de la bataille que Sanae fut repoussée sur le côté par un corps lui-même déséquilibré et qu’elle put dévier de la trajectoire. Le sortilège la frôla en lui entaillant l’épaule, et elle grogna sourdement en s’étalant dans la neige. La glace n’eut pas le temps se traverser ses vêtements ; Sanae se releva et profita du mélange de brume et de fumée pour faire quelques pas de côtés. Rêvait-elle ou le sortilège venait de plus haut, loin devant eux? La trajectoire lui avait semblé étrange. Une main sur son épaule, pressant la plaie d’où son sang s’écoulait, la sorcière plissa les yeux et eut un sourire mauvais.

Elle se mit en retrait, et alors que les flammes s’élevaient du toit de la maison, comme des langues de feu vers le ciel, Sanae pointa sa baguette vers l’incendie, un sourire mauvais aux lèvres. Il était temps de mettre un peu plus de lumière sur ce monde.





Lancé de dés:

1 — 3 — 5  : Le sortilège créé un vent puissant sur les flammes, les poussant vers les arbres où se trouvent les rebelles. Ces derniers doivent descendre précipitamment pour se joindre à la bataille mais aucun n’est blessé.
2 — 4 — 6 : Les flammes touchent les arbres et certains rebelles n’ont pas le temps de descendre avant d’être touchés par le feu.
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@ Sanae H. Tanaka

Sanae H. Tanaka
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Jeu 25 Jan - 8:23
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Margo Beaumont
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Mer 14 Fév - 14:59
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Sanae ft. Margo



 
Margo jura sous son masque. Sanae avait à peine touchée le sol qu'elle se redressait déjà, en quête du coupable mais surtout elle était tout le contraire d'assommée. Les dents serrées, Beaumont réajusta aussitôt sa baguette. Pas une seconde à perdre. Tout se jouait sur le temps qui s'écoulait comme des grains de sable où chacun d'entre eux représentaient leur inéluctable destin dans cette bataille. Trop attendre pouvait signer leur arrêt de mort. Trop se précipiter la pousserait à louper sa chance.

De la pointe de sa baguette, elle suivit une Sanae au visage crispé, main sur l'épaule blessée. Ce n'était pas la douleur qui froissait ses traits, mais un sourire sincèrement mauvais. Margo détaillait l'essence même du mal, sans l'ombre d'un remord, d'un doute ou d'une humanité. S'en était terriblement glaçant.
Le cœur furibond, lèvres pincées, le sort de la blonde s'apprêta à déchirer l'air mais Tanaka fut plus rapide. Sa silhouette se fondit dans l'épaisse fumée que dégageait la maison en flamme, invisible pour quelques précieuses secondes. Margo redressa à peine la tête, à l'affut et de sa place, entendit la bourrasque qui soufflait sa rage sur le feu imposant.

Les hurlements, les pas précipités de la bataille, la neige que l'on retourne et les sortilèges qui jaillissaient comme des claquements de fouets… tout ça n'existait plus. La température grimpa brusquement et les tireurs d'élites ne perdirent pas un instant pour dégringoler des arbres embrasés. Tanaka et son sourire monstrueux les expédiaient droit dans les flammes de l'Enfer. Margo sentit de trop près le feu qui manqua de consumer sa tignasse blonde et elle eut tout juste le temps de se glisser le long d'une partie du tronc, puis de sauter de branches en branches.
Elle n'avait d'autre choix que de fouler le sol désormais, leur cache prenait feu et serait bientôt réduite en cendre. Et ce n'était pas ce qui lui poserait le moindre problème. Margo crépitait d'une envie furieuse d'en découdre et de se confronter à celle qu'elle faisait tourner en bourrique depuis si longtemps.
Son regard croisa ceux de deux de ses collègues.

De ses mains fluides, elle leur parla dans la langue des signes.

"On contourne les arbres, puis la maison. Tentative de revers."

Solène et Enok acquiescèrent en même temps que leurs silhouettes se glissèrent derrière Margo, puis entre les arbres et enfin là où le décor était le plus propice à se glisser comme une ombre. Avec les années, ils avaient appris à se fondre partout, en tout temps. La lune ne leur était pas favorable mais dans cette épaisse fumée, ils sauraient tirer avantage.
Margo se fit aussi leste que vive sur le sol recouvert de neige boueuse. Le sang n'avait pas encore atteint leur ligne mais l'odeur métallique, elle, régnait partout où ils passaient. Ses cheveux blonds et ses épaules furent bientôt couverts de cendre et de brindilles sèches tandis qu'elle contourna les arbres en feu, puis l'incendie qui rugissait contre toutes les matières qu'il rencontrait.

Tanaka ne devait pas être loin. Son instinct lui soufflait que, malgré son amour pour le chaos et le sang, l'ennemie ne s'était pas glissée entre les corps mutilés pour faire régner sa terreur. Margo ne comptait plus le temps qu'elle avait passée en compagnie d'Eamon a étudier le cas Sanae Tanaka et tirer d'elle un profil psychologique cohérent.
Cette femme était une machine de guerre à l'esprit froid, calculateur et tacticien, mais elle était aussi rancunière. Margo savait au plus profond d'elle que son ennemie cherchait le ou la responsable de sa blessure.

Beaumont n'eut pas à se faufiler bien loin. Elle eut tout juste le temps de se dissimuler derrière l'angle de la maison que la silhouette de Sanae apparut entre la fumée épaisse. L'utilité des masques de la Résistance était que ni leurs yeux, ni leur voie respiratoire n'étaient attaqués par l'incendie. Ils avaient au moins le mérite d'apprendre de leurs erreurs passées… En d'autres termes, Margo bénéficiait d'un avantage. De l'autre côté de la maison, la bataille faisait rage.
Ici, dans l'arrière jardin, a défaut du silence il n'y avait que le bruit étouffé du conflit qui se jouait dans leur dos.  


1 – 3 – 5 : Margo, Solène et Enok parviennent à encercler Sanae de telle sorte qu'elle perd l'avantage.  Les trois Résistants ont le dessus mais peut-être pas pour longtemps.

2 – 4 – 6 : Les trois Résistants sont sur le point de prendre au piège Sanae mais un membre de la Cause débusque juste à temps Solène et force Margo et Enok à rester dans l'ombre.

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